À table, les silences étaient pesants, épais, ils grouillaient de voix étouffées. Seulement plus tard, j'ai compris à quel point ils m'avaient atteinte. J'étudiais à Rome, j'habitais un quartier de banlieue proche, sur une route hors axe fréquenté. La nuit, la tombée du silence nouait ma poitrine, le silence avait le pouvoir de me paralyser.
Je croyais parfois que même en percevant le seul bruit de mon souffle je pouvais m'effondrer... J'étais devenue la gardienne du silence à mon insu.
(Paroles d'analysants, en cours d'édition)
Antonia Moine, Psychologue Psychanalyste à Paris 9